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trait dans l’appartement de la Mayeux, cédant à sa curiosité, voulut le parcourir.

Bientôt elle ressentit un intérêt croissant, une émotion involontaire en lisant ces confidences intimes de la jeune ouvrière.

Parmi plusieurs pièces de vers, qui toutes respiraient un amour passionné pour Agricol, amour si profond, si naïf, si sincère, que Florine en fut touchée et oublia la difformité ridicule de la Mayeux ; parmi plusieurs pièces de vers, disons-nous, se trouvaient différents fragments, pensées ou récits, relatifs à des faits divers. Nous en citerons quelques-uns, afin de justifier l’impression profonde que cette lecture causait à Florine.


Fragments du journal de la Mayeux.

« … C’était aujourd’hui ma fête. Jusqu’à ce soir, j’ai conservé une folle espérance.

« Hier, j’étais descendue chez madame Baudoin pour panser une plaie légère qu’elle avait à la jambe. Quand je suis entrée, Agricol était là. Sans doute il parlait de moi avec sa mère, car ils se sont tus tout à coup en échangeant un sourire d’intelligence ; et puis j’ai