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Au pied du lit était une petite porte conduisant à un grand cabinet de toilette ; Florine y pénétra, chercha d’abord sans succès dans une vaste armoire où étaient suspendues plusieurs robes noires nouvellement faites pour la Mayeux par les ordres de mademoiselle de Cardoville. Apercevant au bas et au fond de cette armoire, et à demi cachée sous un manteau, une mauvaise petite malle, Florine l’ouvrit précipitamment… elle y trouva soigneusement pliées les pauvres vieilles hardes dont la Mayeux était vêtue lorsqu’elle était entrée dans cette opulente maison.

Florine tressaillit ; une émotion involontaire contracta ses traits ; songeant qu’il ne s’agissait pas de s’attendrir, mais d’obéir aux ordres implacables de Rodin, elle referma brusquement la malle et l’armoire, sortit du cabinet de toilette et revint dans la chambre à coucher.

Après avoir examiné le bureau, une idée subite lui vint. Ne se contentant pas de fouiller de nouveau les cartons, elle retira tout à fait le premier du casier, espérant peut-être trouver ce qu’elle cherchait entre le dos de ce carton et le fond de ce meuble ; mais elle ne vit rien. Sa seconde tentative fut plus heureuse : elle trouva caché où elle l’espérait un cahier de papier assez épais. Elle fit un mouvement de