venait de se laisser entraîner, il dit à Rodin :
— Mon père, vous me conduirez aujourd’hui en face de mes ennemis.
— Et dans quel but, mon cher prince ?… Que voulez-vous ?
— Tuer ces lâches !
— Les tuer !!! Vous n’y pensez pas.
— Faringhea m’aidera.
— Encore une fois, songez donc que vous n’êtes pas ici sur les bords du Gange, où l’on tue son ennemi comme on tue le tigre à la chasse.
— On se bat avec un ennemi loyal, on tue un traître comme un chien maudit, reprit Djalma avec autant de conviction que de tranquillité.
— Ah ! prince… vous dont le père a été appelé le Père du Généreux, dit Rodin d’une voix grave, quelle joie trouverez-vous à frapper des êtres aussi lâches que méchants ?…
— Détruire ce qui est dangereux est un devoir.
— Ainsi… prince… la vengeance… ?
— Je ne me venge pas d’un serpent…, dit l’Indien avec une hauteur amère, je l’écrase.
— Mais, mon cher prince, ici on ne se débarrasse pas de ses ennemis de cette façon ; si l’on a à se plaindre…