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tre disposition, si vous vous y plaisez ; des domestiques français, une voiture et des chevaux seront à vos ordres ; l’on se chargera des comptes de votre maison. Puis, comme un fils de roi doit vivre royalement, j’ai laissé dans la chambre voisine une cassette renfermant cinq cents louis ; chaque mois une somme pareille vous sera comptée ; si elle ne suffit pas pour ce que nous appelons vos menus plaisirs, vous me le direz, on l’augmentera…

À un mouvement de Djalma, Rodin se hâta d’ajouter :

— Je dois vous dire tout de suite, mon cher prince, que votre délicatesse doit être parfaitement en repos. D’abord… on accepte tout d’une mère… puis, comme dans trois mois environ vous serez mis en possession d’un énorme héritage, il vous sera facile, si cette obligation vous pèse (et c’est à peine si la somme au pis aller s’élèvera à quatre ou cinq mille louis), il vous sera facile de rembourser ces avances ; ne ménagez donc rien, satisfaites toutes vos fantaisies… on désire que vous paraissiez dans le plus grand monde de Paris, comme doit paraître le fils d’un roi surnommé le Père du Généreux. Ainsi, encore une fois, je vous en conjure, ne soyez pas retenu par une fausse délicatesse… si cette somme ne vous suffit pas…