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Djalma que par l’épaisseur transparente du store de soie blanche brodée de grands oiseaux de couleur.

Le bruit de la porte, que Faringhea ferma en sortant, sembla rappeler le jeune Indien à lui-même ; ses traits, encore légèrement animés avaient cependant repris leur expression habituelle de calme et de douceur ; il tressaillit, passa la main sur son front, regarda autour de lui, comme s’il sortait d’une rêverie profonde ; puis s’avançant vers Rodin d’un air à la fois respectueux et confus, il lui dit en employant une appellation habituelle à ceux de son pays envers les vieillards :

— Pardon, mon père…

Et toujours selon la coutume pleine de déférence des jeunes gens envers les vieillards, il voulut prendre la main de Rodin pour la porter à ses lèvres, hommage auquel le jésuite se déroba en se reculant d’un pas.

— Et de quoi me demandez-vous pardon, mon cher prince ? dit-il à Djalma.

— Quand vous être entré, je rêvais ; je ne suis pas tout de suite venu à vous… Encore pardon, mon père.

— Et je vous pardonne de nouveau, mon cher prince… Mais causons, si vous le voulez bien ; reprenez votre place sur ce canapé…