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— Cela est étrange. Mieux que personne je comprends l’influence presque irrésistible des sympathies ou des aversions ; mais, dans cette circonstance… Enfin…, reprit Adrienne après un moment de réflexion, il n’importe ; comment aujourd’hui vos soupçons se sont-ils changés en certitude ?

— Hier, j’étais allée porter à ma sœur Céphise le secours que M. Rodin m’avait donné pour elle au nom d’une personne charitable… Je ne trouvai pas Céphise chez l’amie qui l’avait recueillie… Je priai la portière de la maison de prévenir ma sœur que je reviendrais ce matin… C’est ce que j’ai fait. Mais pardonnez-moi, mademoiselle, quelques détails sont nécessaires.

— Parlez, parlez, mon amie.

— La jeune fille qui a recueilli ma sœur chez elle, dit la pauvre Mayeux, très-embarrassée, en baissant les yeux et en rougissant, ne mène pas une conduite… très-régulière. Une personne avec qui elle a fait plusieurs parties de plaisir, nommée M. Dumoulin, lui avait appris le véritable nom de M. Rodin, qui, occupant dans cette maison un pied-à-terre, s’y faisait appeler M. Charlemagne.

— C’est ce qu’il nous a dit chez M. Baleinier ; puis, avant-hier, revenant sur cette circonstance, il m’a expliqué la nécessité où il se