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— Non, non, dit mademoiselle de Cardoville, ne croyez pas cela ; mais l’absence de M. Rodin n’en est pas moins très-regrettable, car, dans cette circonstance difficile, grâce à la position que M. Rodin a occupée auprès de M. d’Aigrigny, il aurait pu peut-être donner d’utiles renseignements.

— Je vous avouerai, mademoiselle, que j’y comptais presque, dit M. de Gernande, et j’étais revenu ici autant pour vous apprendre le fâcheux résultat de mes recherches que pour demander à cet homme de cœur et de droiture, qui a si courageusement dévoilé d’odieuses machinations, de nous éclairer de ses conseils dans cette circonstance.

Chose assez étrange ! depuis quelques instants Dagobert, profondément absorbé, n’apportait plus aucune attention aux paroles du magistrat si importantes pour lui. Il ne s’aperçut même pas du départ de M. de Gernande, qui se retira après avoir promis à Adrienne de ne rien négliger pour arriver à connaître la vérité au sujet de la disparition des orphelines.

Inquiète de ce silence, voulant quitter à l’instant la maison et engager Dagobert à l’accompagner, Adrienne, après un coup d’œil d’intelligence échangé avec la Mayeux, s’approchait du soldat, lorsqu’on entendit au dehors de la