Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/354

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas ? ajouta Dagobert en passant sa main sur ses yeux.

Puis, comme s’il avait honte de nier ce qu’il éprouvait :

— Eh bien ! oui, reprit-il en relevant vivement la tête, et ne cherchant pas à cacher une larme qui roulait sur sa joue, oui, je pleure de joie d’avoir retrouvé ma croix… ma croix que l’empereur m’avait donnée… de sa main victorieuse, comme dit ce brave homme…

— Bénie soit donc ma pauvre vieille main de vous avoir rendu ce trésor glorieux, dit Rodin avec émotion.

Et il ajouta :

— Ma foi ! la journée sera bonne pour tout le monde ; aussi je vous l’annonçais ce matin dans ma lettre…

— Cette lettre… sans signature, demanda le soldat de plus en plus surpris, c’était vous…

— C’était moi qui vous l’écrivais. Seulement, craignant quelque nouveau piège de l’abbé d’Aigrigny, je n’ai pas voulu, vous entendez bien, m’expliquer plus clairement.

— Ainsi… mes orphelines… je vais les revoir ?

Rodin fit un signe de tête affirmatif, plein de bonhomie.

— Oui, tout à l’heure, dans un instant peut-