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blez, que je réponds mal à vos bontés pour moi.

— Mes bontés ? pauvre enfant, dit Adrienne, je n’ai encore rien fait pour vous. Mais, Dieu merci ! dès aujourd’hui, je pourrai tenir ma promesse, récompenser votre dévouement pour moi, votre courageuse résignation, votre saint amour du travail et la dignité dont vous avez donné tant de preuves au milieu des plus cruelles préoccupations ; en un mot, dès aujourd’hui, si cela vous convient, nous ne nous quitterons plus.

— Mademoiselle, c’est trop de bonté, dit la Mayeux d’une voix tremblante, mais je…

— Ah ! rassurez-vous, dit Adrienne en l’interrompant et en la devinant, si vous acceptez, je saurai concilier, avec mon désir un peu égoïste de vous avoir auprès de moi, l’indépendance de votre caractère, vos habitudes de travail, votre goût pour la retraite et votre besoin de vous dévouer à tout ce qui mérite la commisération ; et même, je ne vous le cache pas, c’est en vous donnant surtout les moyens de satisfaire à ces généreuses tendances que je compte vous séduire et vous fixer près de moi.

— Mais qu’ai-je donc fait, mademoiselle, dit naïvement la Mayeux, pour mériter tant de reconnaissance de votre part ? N’est-ce pas vous, au contraire, qui avez commencé par