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départ ; elles pourront ainsi quitter cette maison avec leur parente.

— Je prie mademoiselle de Cardoville de disposer de cette maison comme de la sienne en attendant le moment de son départ, répondit M. Baleinier ; ma voiture sera à ses ordres pour la conduire.

— Mademoiselle, dit le magistrat en s’approchant d’Adrienne, sans préjuger la question qui sera prochainement portée devant la justice, je puis du moins regretter de n’avoir pas été appelé plus tôt auprès de vous ; j’aurais pu vous épargner quelques jours de cruelle souffrance… car votre position a dû être bien cruelle.

— Il me restera du moins, au milieu de ces tristes jours, monsieur, dit Adrienne avec une dignité charmante, un bon et touchant souvenir, celui de l’intérêt que vous m’avez témoigné, et j’espère que vous voudrez bien me mettre à même de vous remercier chez moi… non de la justice que vous m’avez accordée, mais de la manière si bienveillante, et j’oserais dire si paternelle, avec laquelle vous me l’avez rendue… Et puis enfin, monsieur, ajouta mademoiselle de Cardoville en souriant avec grâce, je tiens à vous prouver que ce que l’on appelle ma guérison est bien réelle.