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— Je le crois, monsieur ; oui, le jour approche où vous serez jugé comme vous devez l’être, dit Adrienne en appuyant sur ces mots.

— Toujours cette autre idée fixe, dit le docteur avec une sorte de commisération. Voyons, soyez donc plus raisonnable… ne pensez plus à cet enfantillage…

— Renoncer à demander aux tribunaux réparation pour moi et flétrissure pour vous et vos complices… jamais, monsieur… oh ! jamais.

— Bon ! dit le docteur en haussant les épaules, une fois dehors… Dieu merci ! vous aurez à songer à bien d’autres choses… ma belle ennemie.

— Vous oubliez pieusement, je le sais, le mal que vous faites… Mais moi, monsieur, j’ai meilleure mémoire.

— Parlons sérieusement : avez-vous réellement la pensée de vous adresser aux tribunaux ? reprit le docteur Baleinier d’un ton grave.

— Oui, monsieur. Et vous le savez… ce que je veux… je le veux fermement.

— Eh bien ! je vous prie, je vous conjure de ne pas donner suite à cette idée, ajouta le docteur d’un ton de plus en plus pénétré ; je vous le demande en grâce, et cela au nom de votre propre intérêt.