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ai appelé M. Rodin, au lieu de M. Charlemagne ? s’écria Rose-Pompon tout attristée, regrettant alors la plaisanterie qu’elle avait faite à l’instigation de Nini-Moulin. Mais enfin, monsieur, reprit-elle, qu’est-ce que cette plaisanterie a de commun avec le service que vous vouliez rendre à Jacques ?

— Il ne m’est pas permis de vous le dire, ma chère fille. En vérité… je suis désolé de tout ceci pour ce pauvre Jacques… croyez-le bien ; mais permettez-moi de descendre.

— Monsieur… écoutez-moi, je vous en prie, dit Rose-Pompon, si je vous disais le nom de la personne qui m’a engagée à vous appeler M. Rodin, vous intéresseriez-vous toujours à Jacques ?

— Je ne cherche pas à surprendre les secrets de personne… ma chère fille ;… vous avez été dans tout ceci le jouet ou l’écho de personnes peut-être fort dangereuses, et, ma foi !… malgré l’intérêt que m’inspire Jacques Rennepont, je n’ai pas envie, vous entendez bien, de me faire des ennemis, moi, pauvre homme… Dieu m’en garde !

Rose-Pompon ne comprenait rien aux craintes de Rodin et il y comptait bien, car, après une seconde de réflexion, la jeune fille lui dit :

— Tenez, monsieur, c’est trop fort pour moi,