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vint silencieux, il croyait s’être trompé, et reprit sa plume.

« Je me charge de l’affaire Rennepont, unique pivot de nos combinaisons temporelles ; il faut reprendre en sous-œuvre, substituer le jeu des intérêts, le ressort des passions, aux stupides coups de massue du père d’Aigrigny ; il a failli tout compromettre ; il a pourtant de très-bonnes parties ; il a du monde, de la séduction, du coup d’œil, mais une seule gamme, et puis pas assez grand pour savoir se faire petit… Dans son vrai milieu, j’en tirerai parti, les morceaux en sont bons… J’ai usé à temps du franc pouvoir du révérend père général ; j’apprendrai, si besoin est, au père d’Aigrigny, les engagements secrets pris envers moi par le général ; jusqu’ici on lui a laissé forger pour cet héritage la destination que vous savez ; bonne pensée, mais inopportune ; même but, par autre voie.

« Les renseignements ; faux. Il y a plus de deux cents millions ; l’éventualité échéant, le douteux est certain, reste une latitude immense… L’affaire Rennepont est à cette heure deux fois mienne ; avant trois mois ces deux cents millions seront à nous, par la libre volonté des héritiers ; il le faut… Car ceci manquant, le parti temporel m’échappe, mes chances dimi-