Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/217

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’abominables scélérats ou par des gens sortis des derniers rangs de la société.

Mais, pour que Rodin atteignît plus sûrement ce but, il lui fallait absolument réussir dans ce qu’il s’était engagé à accomplir sans violence, et seulement par le jeu et par le ressort des passions habilement maniées, à savoir :

Assurer à la compagnie de Jésus la possession des biens de la famille Rennepont.

Possession qui, de la sorte, avait une double et immense conséquence ; car Rodin, selon ses visées personnelles, songeait à se faire de son ordre (dont le chef était à sa discrétion) un marchepied et un moyen d’intimidation.

Sa première impression de surprise passée, impression qui n’était pour ainsi dire qu’une sorte de modestie d’ambition, de défiance de soi, assez commune aux hommes réellement supérieurs, Rodin, envisageant plus froidement, plus logiquement les choses, se reprocha presque sa surprise.

Pourtant bientôt après, par une contradiction bizarre, cédant encore à une de ces idées puériles, absurdes, auxquelles l’homme obéit souvent lorsqu’il se sait ou se croit parfaitement seul et caché, Rodin se leva brusquement, prit la lettre qui lui avait causé une si heureuse surprise, et alla, pour ainsi dire, l’étaler sous