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espérances reçut par nos soins paternels tous les bienfaits d’une éducation religieuse… Cela n’est-il pas vrai, mon fils ?

— Cela est vrai, mon père, répondit Gabriel en baissant les yeux.

— À mesure que vous grandissiez, d’excellentes et rares vertus se développaient en vous : votre obéissance, votre douceur surtout, étaient exemplaires ; vous faisiez de rapides progrès dans vos études. J’ignorais alors à quelle carrière vous voudriez vous livrer un jour. Mais j’étais toutefois certain que, dans toutes les conditions de votre vie, vous resteriez toujours un fils bien-aimé de l’Église. Je ne m’étais pas trompé dans mes espérances, ou plutôt vous les avez, mon cher fils, de beaucoup dépassées. Apprenant par une confidence amicale que votre mère adoptive désirait ardemment vous voir entrer dans les ordres, vous avez généreusement et religieusement répondu au désir de l’excellente femme à qui vous deviez tant… Mais comme le Seigneur est toujours juste dans ses récompenses, il a voulu que la plus touchante preuve de gratitude que vous puissiez donner à votre mère adoptive vous fût en même temps divinement profitable, puisqu’elle vous faisait entrer parmi les membres militants de notre sainte Église.