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par une allée obscure qui conduisait à une petite cour sombre, au fond de laquelle s’élevait un second bâtiment singulièrement misérable et dégradé.

Le rez-de-chaussée de la façade formait une boutique demi-souterraine, où l’on vendait du charbon, du bois en falourdes, quelques légumes et du lait.

Neuf heures du matin sonnaient ; la marchande, nommée la mère Arsène, vieille femme d’une figure douce et maladive, portant une robe de futaine brune et un fichu de rouennerie rouge sur la tête, était montée sur la dernière marche de l’escalier qui conduisait à son antre et finissait son étalage, c’est-à-dire que d’un côté de sa porte elle plaçait un seau à lait en fer-blanc et de l’autre quelques bottes de légumes flétris, accostés de têtes de choux jaunâtres ; au bas de l’escalier, dans la pénombre de cette cave, on voyait luire des reflets de la braise ardente d’un petit fourneau.

Cette boutique, située tout auprès de l’allée, servait de loge de portier, et la fruitière servait de portière.

Bientôt, une gentille petite créature, sortant de la maison, entra, légère et frétillante, chez la mère Arsène.

Cette jeune fille était Rose-Pompon, l’amie