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monsieur ; si la calomnie pouvait m’atteindre, j’y répondrais victorieusement par les faits qui viennent de se produire… Pourquoi attribuer à d’odieuses combinaisons l’absence des héritiers au nom desquels ce soldat et son fils réclament si injurieusement ? Pourquoi leur absence serait-elle moins explicable que celle de ce jeune Indien ? que celle de M. Hardy, qui, ainsi que le dit cet homme de confiance, ignorait l’importance des intérêts qui l’appelaient ici ? N’est-il pas plus probable que les filles de M. le maréchal Simon et que mademoiselle de Cardoville, par des raisons très-naturelles, n’ont pu se présenter ici ce matin ? Encore une fois, ceci a trop duré ; je crois que M. le notaire pensera comme moi que cette révélation de nouveaux héritiers ne change absolument rien à la question que j’avais l’honneur de lui poser tout à l’heure, à savoir : que comme mandataire des pauvres, auquel M. l’abbé Gabriel a fait don de tout ce qu’il possédait… je demeure, malgré sa tardive et illégale opposition, seul possesseur de ces biens que je me suis engagé et que je m’engage encore, à la face de tous dans ce moment solennel, à employer pour la plus grande gloire du Seigneur… Veuillez répondre nettement, M. le notaire, et terminer ainsi une scène pénible pour tous…