Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’offre partielle de M. l’abbé Gabriel, et de lui rappeler ses engagements de toutes sortes.

— Ainsi, monsieur, vous refusez cet arrangement ? dit Gabriel d’une voix émue.

— La charité me l’ordonne.

— Vous refusez… absolument ?

— Je pense à toutes les œuvres saintes que ces trésors vont fonder pour la plus grande gloire du Seigneur, et je ne me sens ni le courage ni la volonté de faire la moindre concession.

— Alors, monsieur, reprit le jeune prêtre d’une voix émue, puisque vous m’y forcez, je révoque ma donation ; j’ai entendu engager seulement ce qui m’appartenait et non ce qui appartient aux autres.

— Prenez garde, M. l’abbé, dit le père d’Aigrigny, je vous ferai observer que j’ai entre les mains un serment écrit… formel…

— Je le sais, monsieur, vous avez un écrit par lequel je fais serment de ne jamais révoquer cette donation, sous quelque prétexte que ce soit, sous peine d’encourir l’aversion et le mépris des honnêtes gens… Eh bien ! monsieur, soit…, dit Gabriel avec une profonde amertume, je m’exposerai à toutes les conséquences de mon parjure, vous le proclamerez partout ; je serai en butte aux dé-