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renégat, qui lui demandiez son épée : Je ne rends pas mon épée à un traître, et il s’est traîné jusqu’auprès d’un grenadier russe, à qui il l’a rendue… À côté du général Simon, il y avait un soldat, aussi blessé ;… ce soldat c’était moi…

— Enfin, monsieur… que voulez-vous ? dit le père d’Aigrigny, se contenant à peine.

— Je veux vous démasquer, vous qui êtes un prêtre aussi infâme, aussi exécré de tous, que Gabriel, que voilà, est un prêtre admirable et béni de tous.

— Monsieur, s’écria le marquis en devenant livide de colère et d’émotion.

— Je vous dis que vous êtes un infâme, reprit le soldat avec plus de force. Pour dépouiller les filles du maréchal Simon, Gabriel et mademoiselle de Cardoville, de leur héritage, vous vous êtes servi des moyens les plus affreux.

— Que dites-vous ? s’écria Gabriel, les filles du maréchal Simon ?…

— Sont tes parentes, mon brave enfant, ainsi que cette digne demoiselle de Cardoville… la bienfaitrice d’Agricol. Aussi… ce prêtre (et il montra le père d’Aigrigny) a fait enfermer l’une, comme folle, dans une maison de santé… et séquestrer les orphelines dans un couvent…