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peuples, a traversé les siècles et souvent dominé le monde par la ruse et par la terreur… que serait-ce d’une association qui, procédant de la fraternité, de l’amour évangélique, aurait pour but d’affranchir l’homme et la femme de tout dégradant servage, de convier au bonheur d’ici-bas ceux qui n’ont connu de la vie que les douleurs et la misère, de glorifier et d’enrichir le travail nourricier ? d’éclairer ceux que l’ignorance déprave ? de favoriser la libre expansion de toutes les passions que Dieu, dans sa sagesse infinie, dans son inépuisable bonté, a départies à l’homme comme autant de leviers puissants ? de sanctifier tout ce qui vient de Dieu… l’amour comme la maternité, la force comme l’intelligence, la beauté comme le génie ? de rendre enfin les hommes véritablement religieux et profondément reconnaissants envers le Créateur, en leur donnant l’intelligence des splendeurs de la nature et de leur part méritée des trésors dont il nous comble ?

« Oh ! si le ciel veut que, dans un siècle et demi, les descendants de ma famille, fidèles aux dernières volontés d’un cœur ami de l’humanité, se rapprochent ainsi dans une sainte communauté !

« Si le ciel veut que parmi eux se rencontrent des âmes charitables et passionnées de commi-