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ciation des hommes entre eux, doit surgir le bonheur futur de l’humanité.

« La compagnie qui a depuis si longtemps persécuté ma famille, est un des plus éclatants exemples de la toute-puissance de l’association, même appliquée au mal.

« Il y a quelque chose de si fécond, de si divin dans ce principe, qu’il force quelquefois au bien les associations les plus mauvaises, les plus dangereuses.

« Ainsi les missions ont jeté de rares, mais de pures, de généreuses clartés sur cette ténébreuse compagnie de Jésus… cependant fondée dans le but détestable et impie d’anéantir, par une éducation homicide, toute volonté, toute pensée, toute liberté, toute intelligence chez les peuples, afin de les livrer tremblants, superstitieux, abrutis et désarmés au despotisme des rois, que la compagnie se réservait de dominer à son tour par ses confesseurs. »


À ce passage du testament, il y eut un nouveau et étrange regard échangé entre Gabriel et le père d’Aigrigny.

Le notaire continua :


« Si une association perverse, fondée sur la dégradation humaine, sur la crainte, sur le despotisme, et poursuivie de la malédiction des