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énorme, constituer une fortune de roi… si les événements ne sont pas contraires à sa gestion.

« Puissent mes vœux être écoutés de mes descendants sur le partage et sur l’emploi de cette somme immense !

« Il arrive fatalement en un siècle et demi tant de changements, tant de variations, tant de bouleversements de fortune, parmi les générations successives d’une famille, que, probablement, dans cent cinquante ans, mes descendants se trouveront appartenir aux différentes classes de la société, et représenteront ainsi les divers éléments sociaux de leur temps.

« Peut-être se rencontrera-t-il parmi eux des hommes doués d’une grande intelligence, ou d’un grand courage, ou d’une grande vertu ; peut-être des savants, des noms illustres dans la guerre ou dans les arts ; peut-être aussi d’obscurs artisans, de modestes bourgeois ; peut-être aussi, hélas ! de grands coupables…

« Quoi qu’il advienne, mon vœu le plus ardent, le plus cher, c’est que mes descendants se rapprochent et reconstituent ma famille par une étroite, une sincère union, en mettant parmi eux en pratique ces mots divins du Christ : Aimez-vous les uns les autres.

« Cette union serait d’un salutaire exemple… car il me semble que de l’union, que de l’asso-