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Mon frère


Je le peindrai dans tout ce qu’il avait d’humain — et qui parle à tous les hommes. Je laisse d’autres traits. Je veux dire sa vertu pour la vie, sa bonté de tous les jours. Ainsi, il m’a fait vivre.

Je pourrais faire de lui un héros ; mais je veux plutôt que l’on dise : Il en était un, sans avoir eu le temps de l’être. Les jours lui ont manqué : faute de quoi, il ne s’est pas fait connaître, sinon de quelques-uns. On l’a vu en plusieurs rencontres, où il y allait de l’honneur selon