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PRÉCIPICE D'AMOUR

��I. La fenJtfC Cil ouverte sur la nuit, qu'à l'infini prolongent le* étoiles, gouttes de clarté dans l'océan sans limites de l'ombre.

La mer, lentement, roule et meurt sur les roches, ouatées d«  vapeurs, souffles ardens encore de l'expirant été. Et, des arbres qui friv* sonnent, les feuilles tombent, dans la forêt.

Amans, qui vous dévorez dans la nuit, d'une bouche si avide, et qui vous déchirez dans la lutte sacrée, quel parfum de mort délicieuse s'exhale de vos étreintes froissées. Et la sueur de vos os a le sel de l'agonie sur vos lèvres brûlées.

II. An plus fort du combat, éperdu de tristesse, héros désespéré, l'homme d'amour entend retentir dans son Ime le chant funèbre de la nuit. El la femme d'amour, qui ne l'écoute point, s'/ laisse bercer, et j sourit, heureuse.

Mais lui, tremble d'une douleur sans temps et sans espace. Mur- mures de la mer, infinis de la nuit, cette douleur est comme vous : elle ae se peut quitter, et se renouvelle en tout ce qui l'épuisé.

Il se penche sur l'amante, sur la femme d'amour, sur sot cher supplice. Il se précipite, comme une ancre de fer dans les flots, au fond de ces jeux qui brillent, énigme fiévreuse, étrange feu que mouiilp Ir de\\i, et où la haine veille tendrement sur sa proie précieuse.

III. • Je regardedaas tes jeux : à Fenme, je t'appelle Ma Doulear. — et l'ardent désir de ma douleur, — et U volupté que j'y trouve.

< Je suis penché sur loi coame celui qui lue, — ou celui qui vient d'être tué, — et qui, en un sursaut suprême, s« débat et se coBvnIse.

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