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homme ; miss Silence donna sa main, et répondit avec une gracieuseté qui l’étonna elle-même. Cependant deux yeux bleus bien doux, brillant dans un coin de la chambre, cherchaient à reconnaître dans notre héros les traits de l’écolier d’autrefois. C’était bien lui, toujours lui, avec ces mêmes regards joyeux qui veillaient jadis sur elle derrière le grand alphabet ; et Marion donna un soupir à ces souvenirs du passé, s’étonnant qu’elle pût encore songer à tant d’enfantillages.

— Comment va votre sœur, la petite Marion ? s’informa Joseph.

— Elle est ici, dit Silence ; ne l’avez-vous pas encore vue ? Elle est là-bas dans ce coin.

Joseph n’en pouvait pas croire ses yeux. Il avait devant lui une grande belle fille, svelte, fraîche et rose, un vrai modèle de parfaite santé alliée à toute la délicatesse féminine des jeunes filles de la Nouvelle-Angleterre.

Elle racontait quelque plaisante histoire à un groupe de filles jeunes et gaies comme elle ; les riches couleurs qui circulaient sous le duvet de ses joues, les fossettes qui se jouaient du menton aux lèvres comme autant d’amours, la limpidité de l’œil, les boucles