Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Là-dessus, il consulta l’enveloppe que Lady Vandeleur lui avait remise. L’adresse y était, mais sans nom. Harry devait simplement demander « le monsieur qui attendait un paquet envoyé par Lady Vandeleur » ; et, si ce monsieur n’était pas chez lui, rester jusqu’à son retour. L’individu en question, ajoutait la note, lui remettrait un reçu écrit de la main même de Lady Vandeleur. Tout ceci semblait bien mystérieux ; ce qui étonna surtout Harry, ce fut l’omission du nom et la formalité du reçu. Il avait fait à peine attention à ce mot, lorsqu’il était tombé dans la conversation ; mais, en le lisant de sang-froid et en l’enchaînant à d’autres particularités singulières, il fut convaincu qu’il était engagé dans quelque affaire périlleuse. L’espace d’un moment, il douta de Lady Vandeleur elle-même ; car il estimait ces ténébreux procédés indignes d’une grande dame et en voulait surtout à celle-ci d’avoir des secrets pour lui. Mais l’empire qu’elle exerçait sur son âme était trop absolu ; il chassa de pénibles soupçons et se reprocha de les avoir seulement admis.

Sur un point cependant, son devoir et son intérêt, son dévouement et ses craintes étaient d’accord : se débarrasser du carton le plus promptement possible.