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— Je ne veux pas forcer vos confidences, répliqua Florizel, mais n’oubliez pas que la recommandation du colonel Geraldine est un passeport assuré, et que je suis non seulement désireux de vous rendre service à l’occasion, mais peut-être plus en état que beaucoup d’autres de le faire. »

Silas fut charmé de l’amabilité d’un si grand personnage ; néanmoins son esprit revint bientôt à ses sombres préoccupations ; car rien, pas même la courtoisie d’un prince à l’égard d’un républicain, ne peut décharger de ses soucis un cœur souffrant.

Le train arriva à Charing-Cross ; la douane eut les égards habituels pour l’auguste bagage. Des voitures attendaient, et Silas fut conduit, en même temps que toute la suite, à la résidence du prince. Là, le colonel Geraldine alla le chercher et lui exprima sa satisfaction d’avoir pu obliger un ami du docteur Noël, pour lequel il professait la plus haute considération.

« J’espère, ajouta-t-il, que vous ne trouverez aucune de vos porcelaines brisées. Des ordres spéciaux ont été donnés le long de la ligne, afin que les bagages de Son Altesse fussent traités avec précaution. »

Puis, commandant aux domestiques de mettre