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— Il a été arrêté au moment où il quittait le Club, répliqua le colonel ; maintenant il attend sa sentence au palais, où bientôt il sera rejoint par ses complices.

— Geraldine, dit le prince, vous m’avez sauvé contrairement à mes ordres absolus, et vous avez bien fait. Je vous dois non seulement la vie, mais encore une leçon, et je serais indigne de régner si je ne témoignais de la gratitude à mon maître. Choisissez votre récompense. »

Il y eut un silence pendant lequel la voiture continua de rouler à travers les rues ; les deux hommes étaient plongés chacun dans ses propres pensées. Le silence fut rompu par le colonel.

« Votre Altesse, dit-il, a en ce moment un nombre considérable de prisonniers. Il y a au moins un criminel dans ce nombre. Pour lui justice doit être faite. Notre serment nous défend tout recours à la loi, et la discrétion l’interdirait même si l’on nous dégageait du serment. Puis-je demander les intentions de Votre Altesse ?

— C’est décidé, répondit Florizel, le président tombera dans un duel. Il ne reste qu’à trouver l’adversaire.

— Votre Altesse m’a permis de choisir ma propre récompense, dit le colonel. Veut-elle con-