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seigner. Son regard tomba enfin sur le paralytique, dont la sérénité le frappa ; il supplia le président, qui, très pressé, ne faisait que sortir de la chambre et y rentrer, expédiant des affaires, de le présenter à ce monsieur assis sur le canapé.

Le président répondit que de semblables formalités étaient inutiles chez lui ; néanmoins il présenta Mr. Hammersmith à Mr. Malthus.

Mr. Malthus regarda le colonel avec curiosité et le pria de prendre place à sa droite.

« Vous êtes un nouveau venu, dit-il, et vous désirez des renseignements. Eh bien, vous vous adressez à la bonne source. Il y a deux ans que j’ai fait ma première visite à ce Club enchanteur. »

Le colonel respira. Si Mr. Malthus avait fréquenté ce lieu pendant deux ans, le prince pouvait ne courir aucun danger durant une seule soirée.

« Comment ! s’écria-t-il, deux ans ? De quelle mystification suis-je donc le jouet ?

– D’aucune, répliqua Mr. Mathus avec douceur. Mon cas est singulier. Je ne suis pas du tout, à proprement parler, un suicidé, mais un membre honoraire, pour ainsi dire. Je ne visite guère le Club que deux fois par mois. Mon infirmité et la