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quelques jours de santé tolérable, et j’espère voir enfin le toit couronner l’édifice. J’y ai mis bien du travail, et par conséquent je ne m’attends pas à lui voir trouver grande faveur auprès du public. »

Il m’avait donc semblé que cette entreprise de rendre un de ses livres favoris dans une langue que lui-même il aimait, admirait et connaissait si bien, ne pourrait que plaire à Stevenson, et j’attendais, avant de la poursuivre plus loin, d’avoir son opinion sur ma version de ce chapitre bizarre : Où il est traité d’une vertu chrétienne, que j’avais choisi comme spécimen.

Hélas ! il ne devait pas en être ainsi. Au bout de quelques semaines, la nouvelle nous parvint de la mort, au sein de son île des mers du Sud, de cet artiste admirable. Pendant quelque temps j’abandonnai l’idée de publier cette traduction, pensant que, privée du cachet spécial que la sanction de l’auteur aurait pu lui donner, elle ne pourrait plus présenter le même intérêt pour le lecteur. Plus tard, cependant, dans une lettre qu’il m’envoya des antipodes, M. Charles Baxter, vieil ami de Stevenson, et maintenant l’un de ses exécuteurs testamentaires, m’engagea vivement à y songer de nouveau. Je me remis à l’œuvre, et si Le Roman du Prince Othon, annoncé déjà depuis plus d’une