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trouver en France, à un livre qui certes mérite d’y être mieux connu. De plus, cette notice isolée qui, en somme, n’est qu’à demi favorable, indique que même « Th. Bentzon », critique compétent comme vous le savez, a glissé trop rapidement sur un ouvrage dont l’allure un peu française eût dû exciter plus fortement son intérêt. Elle y voit surtout des reflets de Candide. J’y verrais, moi, plus volontiers l’influence du genre introspectif, dé la « sensibilité » un peu alambiquée, mais si finement nuancée de Sterne. Or, Le Voyage sentimental eût pu tout aussi bien appartenir à la littérature française, que Le Voyage autour de ma chambre.

« Les admirateurs du Prince Othon, m’écrivait un jour M. Sidney Colvin, sont peut-être un groupe moins nombreux, mais ceux-là sont les vrais Stevensoniens. » Nous avons là l’opinion d’un critique distingué. Stevenson lui-même avait pressenti qu’en écrivant ce livre il s’adressait à un cercle restreint. Qu’en dit-il dans une lettre, datée d’Hyères, en 1884, lettre que M. Edmund Gosse a eu l’amabilité de me communiquer ? « Mon roman d’Othon, qui a été si près de me massacrer, n’est même pas encore achevé, bien que (Dieu soit loué !) la fin en soit si proche maintenant que, encore