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LE ROMAN DU PRINCE OTHON

sentant l’ordre, qu’il ne faut pas vous en servir ni en parler pour le moment. Avant que je n’aie vu le baron, toute mesure irréfléchie… Je me perds au milieu de mes pensées. Ce choc soudain m’a tout ébranlée.

— Je vous promets de n’en point faire usage, dit la comtesse, avant que vous ne m’en donniez permission, bien qu’il fût fort à désirer que le prince en reçût la nouvelle pour réchauffer son pauvre cœur. Mais, j’allais oublier : il a laissé une lettre. Souffrez, Madame, que j’aille vous la chercher. Voici la porte, si je ne me trompe. Et elle essaya de l’ouvrir.

— Le verrou est poussé, dit Séraphine en rougissant.

— Oh ! oh ! fit la comtesse.

Il se fit un silence. — J’irai la chercher moi-même, dit Séraphine. En attendant, laissez-moi, je vous prie. Je vous remercie, certainement, mais — comme une faveur — je vous demanderai de me laisser seule.

La comtesse fit une profonde révérence, et se retira.