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ment, erra sur le quai. Il y avait, en cet instant, un petit arrêt dans le mouvement de la gare ; peu de gens sur le quai, à peine quelques voyageurs attendant, çà et là. Maurice constata qu’il n’attirait point l’attention, ce qui lui parut une chose excellente ; mais, d’autre part, il songea que son enquête n’avançait pas beaucoup. De toute nécessité, il devait faire quelque chose, risquer quelque chose : chaque instant qui passait ajoutait au danger. Enfin, recueillant tout son courage, il arrêta un porteur et lui demanda si, par hasard, il ne se souvenait pas d’avoir vu arriver un baril, au train du matin : ajoutant qu’il était anxieux de se renseigner, car le baril appartenait à un de ses amis. « Et l’affaire est des plus importantes, ajouta-t-il encore, car ce baril contient des échantillons ! »

— Je n’étais pas là ce matin, monsieur, répondit le porteur ; mais je vais demander à Bill. Hé ! Bill ! dis-donc, te souviens-tu d’avoir vu arriver de Bournemouth, ce matin, un baril contenant des échantillons ?

— Je ne peux rien dire au sujet des échantillons ! répliqua Bill. Mais le bourgeois qui a reçu le baril nous a fait un joli tapage !

— Quoi ? Comment ? s’écria Maurice, en même