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position est toujours forte, – car vous craignez tous un scandale, et j’en profite.

– Pardonnez-moi, Mr. Bally, dis-je. Nous ne craignons pas le moins du monde un scandale qui vous atteindrait.

Il se remit à rire.

– Vous avez étudié l’art de la repartie. Mais la parole est aisée, et parfois bien trompeuse. Je vous le dis en face : je serai pour vous du vitriol dans le château. Vous feriez plus sagement de me lâcher la somme et de ne voir plus que mes talons.

Là-dessus il me salua de la main, et quitta la chambre.

Peu après, Mylord entra, accompagné du notaire, Mr. Carlyle. On fit monter une bouteille de vieux vin, dont nous bûmes un verre avant de nous mettre à la besogne. Les actes voulus furent ensuite rédigés et signés, et les terres d’Écosse remises en fidéicommis à Mr. Carlyle et à moi-même.

– Il y a un point, Mr. Carlyle, dit Mylord, quand tout fut réglé, sur lequel je voudrais que vous me rendiez service. Ce brusque départ coïncidant avec l’arrivée de mon frère va sans doute provoquer des commentaires. Je voudrais que vous persuadiez aux gens qu’il n’y a aucun rapport entre les deux faits.

– Je m’y essaierai, Mylord, dit Mr. Carlyle. Le Maî… Mr. Bally, donc, ne vous accompagne point ?

– C’est ce dont je vais vous parler, dit Mylord. Mr. Bally reste à Ballantrae, sous la surveillance de Mr. Mackellar ; et je ne veux pas qu’il sache où nous allons.

– Mais, la rumeur publique… commença le notaire.

– Ah ! Mr. Carlyle, n’oubliez pas que ceci doit rester entre nous, interrompit Mylord. Personne autre que vous et Mackellar ne doit être au courant de nos déplacements.

– Alors, Mr. Bally demeure ici ? Très bien, dit Mr. Carlyle. Les pouvoirs que vous laissez… (Mais il