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B. – Sept lettres originales dudit Maître de Ballantrae, audit Éphraïm Mackellar, datées… (suivent les dates)…

C. – Trois lettres originales dudit Maître de Ballantrae à l’honorable Henry Durie, esq, datées… (suivent les dates)… Nota : À moi données par Mr. Henry pour y répondre. Les copies de mes réponses figurent ici sous les rubriques A4, A5 et A9. le contenu des communications de Mr. Henry, dont je ne retrouve pas les brouillons, peut se déduire de ce qu’écrivait ce frère dénaturé.

D. – Une correspondance, originaux et brouillons, comprenant une période de trois années, jusqu’en janvier de la présente année, entre lesdits Maître de Ballantrae et X…, sous-secrétaire d’État ; soit 27 lettres en tout. – Nota : Trouvé dans les papiers du Maître.


La lassitude de mes veilles et l’inquiétude m’empêchèrent de dormir. Toute la nuit, j’arpentai ma chambre, réfléchissant à ce qui résulterait de mon immixtion en des affaires aussi intimes, et, parfois, regrettant ma hardiesse. Dès la première aube, j’étais à la porte du malade. Mme Henry avait ouvert les volets et même la fenêtre, car le temps était doux. Elle regardait fixement devant elle, où il n’y avait rien d’autre à voir que le matin bleu répandu sur les bois. Au bruit de mes pas, elle ne tourna même pas la tête, – circonstance dont je n’augurai rien de bon.

– Madame, commençai-je ; et je répétai encore une fois : – Madame… Mais je ne trouvai rien de plus à dire. Mme Henry non plus ne prononça pas un seul mot pour me venir en aide. Alors je m’approchai de la table et réunis les documents épars ; mais je m’aperçus tout de suite que leur nombre avait diminué. Je les parcourus une fois, puis deux, sans retrouver la correspondance avec le secrétaire d’État, sur laquelle je comptais beaucoup pour l’avenir. Je regardai dans l’âtre. Parmi les tisons brûlants, des cendres de papiers