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Nous pouvons y incorporer la gracieuse figure qui nous a dit une centaine de mots hier au bord du chemin, mais la connaissons-nous ? Notre ami, avec son infinie variété et flexibilité, nous le connaissons, mais pouvons-nous le décrire ?

Sur le premier, nous pouvons greffer des qualités secondaires et d’imagination, même, il est possible, des vices. Du second, couteau en main, nous devons tailler et réduire l’inutile arborescence de la nature, mais le tronc et le peu de branches qui restent, nous devons au moins en être noblement sûrs.

Par une froide matinée de septembre, à côté d’un feu pétillant, et la pluie tambourinant sur ma fenêtre, je commençai le Cuisinier du bord.

C’était le titre original.

J’ai entrepris, et fini, nombre d’autres livres, mais je ne peux pas me rappeler m’être attablé devant l’un de mes manuscrits avec plus de complaisance.

Ce n’est pas merveilleux, car « eaux volées sont douces », dit le proverbe.

J’arrive maintenant à un chapitre pénible.

Nul doute que le perroquet a appartenu à Robinson Crusoé.

J’en tiens peu de compte ; ce sont des bagatelles et des détails ; et aucun homme ne peut penser avoir un monopole des squelettes ou la spécialité de faire parler les oiseaux.

La palissade, m’a-t-on dit, est empruntée au capitaine Marryat[13].