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bateaux, d’auberges sur le bord des routes, de vieux matelots et de trafiquants avant l’ère de la vapeur.

Il n’a jamais fini un de ses romans !

L’heureux homme n’avait pas besoin de les finir ! Mais, dans L’Île au Trésor, il reconnut quelque chose qui était apparenté à sa propre imagination : c’était sa manière de dépeindre ; et non seulement il entendit avec plaisir mon chapitre quotidien, mais s’offrit lui-même à collaborer.

Quand le moment vint où l’on saccage le coffre de Billy Bones, il doit avoir passé la plus grande partie du jour à préparer, sur le dos d’une enveloppe juridique, un inventaire de son contenu que je reproduis exactement ; et c’est à sa requête personnelle que le nom du vieux navire de Flint – le Walrus – lui fut attribué.

Et, maintenant, qui vient jouer le Deus ex machina ?

Le Dr Japp en personne, comme le prince déguisé qui doit tirer le rideau sur la paix et à l’heureuse apothéose du dernier acte ; car il apportait dans sa poche, non pas une corne ou un talisman, mais un éditeur.

Même la cruauté d’une famille unie recula devant l’extrême dureté d’infliger à notre hôte les membres mutilés du Cuisinier du bord.

En même temps, nous ne voulions en aucune façon arrêter nos lectures ; et, en conséquence, l’histoire fut recommencée encore du commencement et solennellement relue au bénéfice du Dr Japp.

Depuis ce moment, j’ai hautement pensé de ses facultés de critique ; car, lorsqu’il nous quitta, il emportait dans sa valise le manuscrit pour le soumettre à son ami (