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cette séduisante perspective, le cours de ses pensées changea ; à l’approche de l’espérance de ce plaisir, tout ce qu’il y avait de vil dans son âme s’effaça d’un trait. Elle se leva, femme tout entière, et la meilleure des femmes, tendre, compatissante, détestant l’injustice, loyale envers son sexe — et avec cet ensemble de qualités — la plus faible des femmes, parce qu’elle nourrissait, chérissait au fond de son tendre cœur, des espérances qu’elle flattait silencieusement, mais à l’aveu desquelles elle eût préféré la mort. Elle arracha son bonnet de nuit, et ses cheveux tombèrent à profusion sur ses épaules. Une sorte de coquetterie qui ne veut pas mourir se réveillait en elle. À la faible lueur de sa veilleuse, elle se mit devant son miroir, elle éleva ses bras magnifiques au-dessus de sa tête, et rassembla les trésors de sa chevelure. Elle n’était jamais en retard pour s’admirer ; cette sorte de modestie était