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sans le vouloir, elle avait relevé sur sa tête le bout de son écharpe qui encadrait ainsi gracieusement sa figure vive et pourtant rêveuse. Ses pieds étaient repliés sous elle, et elle s’appuyait sur son bras nu, qui apparaissait vigoureux et rond avec un poignet mince, tout illuminé par la clarté du soir.

Le jeune Hermiston éprouva un certain frisson. Il eut le sentiment qu’il allait s’agir d’une affaire sérieuse, de vie ou de mort. Ce n’était plus une enfant dont il s’approchait : c’était une femme, douée d’un pouvoir et d’une attraction mystérieuse, la fleur d’une longue race, et il n’était ni meilleur ni pire que la plupart des autres hommes de son âge. Il avait en lui une certaine délicatesse qui l’avait gardé jusqu’ici sans tache et qui rendait (lequel des deux aurait pu le deviner ?) sa compagnie bien plus dangereuse, quand son cœur serait profondément ému.