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Elle était amoureuse d’elle-même, de sa destinée, de l’air des collines et de la joie du soleil. Tout le long du chemin, elle resta enivrée de ce rêve éthéré. À table, elle put causer à l’aise du jeune Hermiston, donner son opinion sur lui à voix haute et d’un air dégagé ; elle trouvait qu’il était un beau jeune homme, qu’il avait réellement de belles manières et qu’il paraissait avoir du cœur, mais que c’était dommage qu’il eût l’air triste. Seulement, un instant après, le souvenir de son regard à l’église l’embarrassa. Mais elle n’eut que cette petite distraction ; tant que dura le dîner elle eut bon appétit, et entretint la gaieté autour de la table jusqu’à ce que Gib (qui avait été de retour avant eux de Crossmichael et de son office particulier) les admonestât tous pour leur légèreté.

Son âme, encore agitée d’une heureuse confusion, la faisait fredonner tandis qu’elle montait