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rait, dans la brise froide qui, parfois transperçait la chaleur de l’air, dans les grosses mottes de terre noire tout près des primevères épanouies, dans l’odeur de la terre humide qui se mêlait partout aux senteurs du printemps. La voix du vieux Torrance s’éleva dans une sorte d’extase. Et il se demanda si Torrance aussi sentait dans ses vieux os la poussée joyeuse de ce matin de printemps ; ce Torrance, ou plutôt l’ombre de ce qui avait été autrefois Torrance, serait bientôt couché ici même, dehors, au soleil et à la pluie, avec tous ses rhumatismes, tandis qu’un nouveau ministre demeurerait dans sa chambre et tonnerait du haut de la chaire qui lui était en ce moment si familière. La pitié des choses et un peu aussi le frisson du tombeau, le fit trembler et il se hâta d’entrer.

Il suivit respectueusement les bas-côtés, et prit sa place dans le banc, les yeux baissés, car