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l’eau noire qui atteignait la sangle de son cheval, il frappa avec son bâton comme un forgeron sur son enclume ; le bruit de ses jurons remplissait l’air tout autant que celui de ses coups. Il réussit ainsi à échapper à l’embuscade et il put reprendre à cheval la route de sa maison avec une balle de pistolet dans le corps, trois coups de couteau, les dents de devant en moins, les côtes brisées, sa bride arrachée et son cheval mourant. C’était une vraie course à la mort que le « laird » courait. Dans la huit sombre, pris de vertige, n’ayant qu’un tronçon de bride, il enfonça ses éperons jusqu’aux molettes dans les flancs de son cheval ; l’animal qui était encore plus mal loti que lui — pauvre bête — poussait tout en trottant des cris lamentables, comme ceux d’un homme, et les collines se les renvoyaient, en sorte que les gens de Cauldstaneslap, en les entendant, se levèrent de table, et, la