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s’éveilla par un simple coup d’œil jeté sur ce paquet.

— Qu’est-ce qu’elle emporte, la servante ? demanda-t-il.

— Nous nous occupons à tout ranger dans la maison, dit James, d’un ton de voix apeuré, et d’un air presque câlin. On va fouiller Appin à la lumière des chandelles, et il faut que nous remettions tout en place. Nous enterrons nos deux ou trois fusils et les épées dans la mousse, comme vous voyez, et ce paquet, je pense, doit contenir vos habits français.

— Enterrer mes habits français ! s’écria Alan. Pardieu, non !

Et il s’empara du paquet et entra dans la grange pour s’en occuper lui-même, tout en me recommandant à son parent.

En conséquence, James me conduisit à la cuisine et s’assit à table avec moi, souriant et causant d’abord de la façon la plus engageante.

Mais bientôt sa sombre inquiétude reprit le dessus. Il fronçait le sourcil, se mordait les doigts, ne remarquait que de temps en temps ma présence, et alors m’adressait un mot ou deux, accompagnés d’un sourire forcé. Puis il retombait dans ses terreurs.

Sa femme était assise près du feu et elle pleurait, la figure cachée dans ses mains. Son fils aîné était accroupi à terre au milieu d’un tas de papiers qu’il triait, pour en jeter de temps à autre un dans le feu et le regarder brûler jusqu’au bout.

Pendant tout ce temps, une jeune servante à la figure rouge allait et venait, fouillait par la chambre, se heurtant à tout dans l’excès de sa crainte et de sa hâte, et geignant tout le temps. À chaque instant, un des hommes occupés dans la cour passait sa tête à la porte et demandait des ordres.