Page:Stevenson - Dans les mers du sud, tome 1, Les Marquises et les Paumotus, 1920.djvu/52

Cette page n’a pas encore été corrigée

On pourrait écrire des volumes sur les beautés d’Anaho. Je me revois éveillé à trois heures pour goûter l’air tempéré et parfumé. La longue houle s’avançait dans la baie et paraissait la remplir à plein bord, puis se retirait. Doucement, longuement, et silencieusement, le Casco roulait ; par instants une poulie grinçait comme un oiseau. Vers le large, le ciel étincelait d’étoiles et la mer de leurs reflets. En regardant de ce côté, j’aurais pu chanter avec le poète hawaïen :

Ua maomao kalani, na kahaea luna,
Ua pipi ka maka o ka hoku.
(Les deux étaient beaux, ils s’étalaient en haut,
Nombreux étaient les yeux des étoiles.)

Puis je me tournai vers le rivage. Des rafales passaient très haut. Les montagnes se détachaient en noir, et je pouvais me figurer que j’avais dérivé