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de viande ; le « cochon-long[1] », qu’il razziait sur le village voisin, refusé au Canaque mangeur d’hommes. Les murmures, la secrète fermentation, les craintes et les ressentiments, les alarmes et conseils soudains des chefs marquésans, me rappelaient continuellement les jours de Lovat et de Struan[2]. L’hospitalité, le tact, de bonnes manières naturelles, un point d’honneur chatouilleux sont des qualités communes aux deux races ; commune aux deux langues la manie de supprimer les consonnes médianes. Voici un tableau de deux mots polynésiens[3] très répandus :


MAISON AMOUR[4]
Tahitien……….. Fare Aroha
Néo-zélandais… Whare
Samoan……….. Fale Talofa
Manihiki……… Fale Aloha
Hawaïen………. Hale Aloha
Marquésan….. Ha’e Kaoha
  1. Euphémisme des cannibales océaniens pour désigner le gibier humain. (N.d.T.)
  2. Le premier fut décapité en 1747. Tous deux furent mêlés à la révolte des Highlands, sous le prétendant Charles Édouard, contre la dynastie de Hanovre, en 1745-1746. (N.d.T.)
  3. Les dialectes en usage aux archipels formant la Polynésie appartiennent à la langue maorie. Selon la transcription adoptée ici pour les mots de cette langue, toutes les lettres, consonnes et voyelles, se prononcent, et se prononcent à la française — ou, plus exactement, à l’italienne : l’e n’étant pas muet et l’u ayant le son ou. Exemples : Hatiheu se prononce Ha-ti-hé-ou ; Taipi, Ta-i-pi ; Tauata, Ta-ou-a-ta. (N.d.T.)
  4. Lorsque ce mot est aussi employé en guise de salut, c’est sous sa forme exclamative que je le donne. (N.d.A.)