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L’obstacle des langues était un de ceux que je surévaluais le plus. Les dialectes polynésiens sont faciles à apprendre, quoique difficiles à parler avec élégance. Ils ont d’ailleurs beaucoup d’analogies entre eux, et quiconque a une teinture de l’un peut aborder les autres avec chance de succès.

Non seulement le polynésien est facile, mais les interprètes foisonnent. Missionnaires, agents commerciaux, Blancs qui vivent sur la générosité indigène se rencontrent presque dans chaque île ou village. À leur défaut, bien des naturels ont glané quelques mots d’anglais ; et dans la zone française (mais moins communément) beaucoup de Polynésiens sont familiarisés avec ce franco-anglais ou pidgin[1] courant appelé dans l’Ouest « Beachla-Mar ». L’anglais encore s’apprend dans les écoles de Hawaï[2], et grâce à la multiplicité

  1. Sorte d’argot composite qui joue sur les côtes de la Chine et du Japon, et généralement en Extrême-Orient, le même rôle que la « langue franque » dans le bassin de la Méditerranée. (N.d.T.)
  2. Alors indépendantes : les îles Sandwich ou Hawaï n’appartiennent aux États-Unis que depuis 1898. (N.d.T.)