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CHAPITRE II

L’AVOUÉ DES HIGHLANDERS


M. Charles Stewart l’avoué habitait tout en haut du plus haut escalier qu’un maçon ait jamais construit : quinze étages, pas moins ; et quand je fus monté jusqu’à sa porte, quand un clerc l’eut ouverte et m’eut donné l’assurance que son maître était chez lui, j’eus tout juste assez de souffle pour congédier mon porteur.

« Que le diable vous emporte à l’est ou à l’ouest », lui dis-je, et, lui prenant le sac d’argent, je suivis le clerc à l’intérieur de l’appartement.

La première pièce était un bureau avec une table couverte de papiers d’affaires. C’était la place du clerc. Dans la pièce suivante où il m’introduisit et qui communiquait avec l’autre, je vis un petit homme plongé dans l’examen d’un dossier ; il leva à peine les yeux quand j’entrai et laissa son doigt appuyé sur la page comme tout prêt à me renvoyer et à continuer son étude. Cela ne me plut qu’à moitié et ce qui me plaisait encore moins, était de voir que le clerc se trouvait en bonne posture pour ne pas perdre un mot de ce que nous dirions : je m’informai poliment si c’était bien monsieur Stewart l’avoué que j’avais devant moi ?