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demi-cercle ; ils sont terminés par plusieurs angles droits séparant Saint-Sernin en cinq nefs. Je ne compte pas les deux colonnes engagées de l’entrée.

La rue où l’on trouve les marchands, rue Saint-Rome, je crois, conduit à une place triangulaire, Sainte-Trinité, au milieu de laquelle est une fort jolie fontaine : une coquille de marbre blanc soutenue par trois sirènes. Abondance d’une belle eau. Une autre place (d’Orléans) a un jardin passable. Eau excellente à Toulouse ; c’est la seule supériorité que cette laide cité a sur Bordeaux dont l’eau est affreuse. Ce qu’il y a de plaisant, c’est que l’eau admirable de Toulouse est tirée de la Garonne par une machine à vapeur dont un ruisseau, tiré de la Garonne, fait mouvoir les roues. Rien de plus simple et Bordeaux ne suit pas cet exemple. L’eau de Toulouse, non seulement a la bonté suprême de l’eau que l’on boit à Rome, elle en a aussi la légère et agréable odeur.

Rien de plus laid que le port sur la Garonne si ce n’est la porte qui le termine et la statue en bas-relief de Louis XIII, je crois, qu’un bataillon de la garde nationale toulousaine y a rétablie. C’est autour de ce port sur la rive gauche de la Garonne que s’élève la machine à eau qui forme une tour d’élévation médiocre. Les ormes