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mur. Cela manque toujours en France. Pour achever de me séduire, la rue de Moissac est bordée par une allée de beaux arbres. Je sais qu’il y a ici une église singulière à voir, lorsque je voyagerai en poste. Les deux garçons qui occupent le coupé avec moi m’amusent ; plaisir qu’ils ont à parler d’eux-mêmes et je leur pardonne de sentir un peu l’ail.

— Toulouse, 27 mars 1838[1].

Arrivé à midi à l’hôtel Casset. Colonnes, moulures en briques de la façade. Ville pavée en petits cailloux gris noir de la forme d’un rognon à la brochette ; marche insupportable comme à Lyon.

Toulouse est presque aussi laide que Bourges, seulement les maisons ont trois ou quatre étages ; mais je crois qu’on n’en trouve pas trois de suite dont la façade forme une ligne droite.

Mais Toulouse a un charmant musée et surtout un cloître gothique où l’on a rassemblé les marbres romains ou chrétiens. Il me rappelle ce charmant musée des

  1. Toulouse, 27, 28 mars 1838, plus une matinée jusqu’à neuf heures. — Bon hôtel Casset ; bon café Lissençon. Voir Saint-Sernin, le Musée, Saint-Étienne, le pont sur la Garonne et les Pyrénées.