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chef-d’œuvre de quelque mauvais élève de David.

Il y a une Madeleine mourante de Finshonius, point mal. Vingt ou trente tableaux de ce musée méritent le même éloge, par exemple une madone dans le genre de Sassoferrato (no 177), un portrait par Drouais, un autre (femme à physionomie de fouine, no 12) par Fauchier d’Aix, une tempête par Henry d’Arles. Puget peintre, fils du grand homme, a fait une Visitation, dont les personnages ont l’air d’acteurs.

Ce musée a, de Vien, deux immenses tableaux bien froids, mais non affectés et qui semblent des chefs-d’œuvre, quand on vient de voir les tableaux de MM. Dandré Bardon, Restout, Van Loo, Coypel, de Troy. Il y a une Visitation par Germiniani de Gênes, pas mal ; une Charité romaine, mal à propos attribuée à Guide, idem. Il y a de Raoux une Jeune fille écrivant à son amant ; sa grand’mère lit par-dessus son épaule. Ce tableau dut avoir un beau succès en 1730 ; un peintre naïf (s’il en est) devrait le copier en changeant les têtes.

Je suis reste longtemps immobile devant le buste de Puget. Ce n’est point un tambour-major, comme ces bustes des grands peintres qui gâtent le Musée à Paris ; celui-ci, qui m’a l’air d’une copie consciencieuse, est digne de toute l’attention